Hatha Yoga

Hatha Yoga.

Hatha est la conjonction des termes de Lune et Soleil dont l'union a pour résultat le yoga ( union ). C'est une pratique globale, holistique qui travaille tous les aspects de son être à partir d'une pratique physique de postures que sont les asanas. Soyons clairs, à peu près tout ce qui existe comme yoga postural moderne est du Hatha yoga. Iyengar, détestait que l'on parle du yoga Iyengar, ce à quoi il répondait qu'il pratiquait le yoga, point barre... Alors pourquoi tous ces styles? Ce sont des variations autour des mêmes thèmes ( voir article sur le Raja Yoga ), les huit pétales du yoga. Chacun y allant de son interprétation plus axé sur la précision, ou sur l'énergie, ou encore sur la spontanéité ou sur le mouvement et puis avec la propagation du yoga vers l'Occident et particulièrement vers les Etats Unis sont apparut des styles modernes qui insistent sur certains aspects. Pour parfaire le sujet de l'histoire du yoga, je vous conseille le bouquin génial de Mark Singleton sur les origines du Yoga moderne. ( Bientôt en français...). Bref c'est le yoga le plus pratiqué en Occident, celui que l'on connait à travers la pratique des postures via Instagram et consorts.


Le hatha-yoga, Haṭhayoga ; devanāgarī: हठयोग), orthographié aussi Haṭha yoga, est une forme particulière de yoga qui a été codifiée en Inde, avant d'atteindre, au XXe siècle, l'Occident. Il signifie « yoga d'effort » et concerne principalement l'éveil spirituel par les postures correctes (āsana), la discipline du souffle (prāṇāyāma) et la méditation.

Haṭha (हठ en écriture devanāgarī) est un mot de la langue sanskrite. Il peut se présenter en composition comme dans l'expression haṭhayoga (हठयोग en devanāgarī). Les ouvrages édités en Occident écrivent souvent simplement hatha pour des raisons typographiques, omettant le point sous le 't', signe diacritique désignant la prépalatale rétroflexe sanskrite Haṭhayoga peut se traduire en français par « yoga de la ténacité » ou « yoga de la vive force ».

Une interprétation symbolique répandue fait du hatha-yoga l'union du soleil (ha) et de la lune (tha), « c'est-à-dire de toutes les dualités : Idâ et Pingalâ, souffle inspiré et souffle expiré, masculin et féminin. ».

Histoire

L'origine du haṭhayoga est bien antérieure au XVe siècle de notre ère, date à laquelle il est codifié dans le texte sanskrit intitulé Haṭhayoga-Pradīpikā, « Petite torche du Hatha-yoga », composé par le Yogi Svātmārāma. En effet, le haṭhayoga a reçu des influences tantriques et shivaïtes remontant à l'époque médiévale des siddha yogin voire plus ancienne encore. On trouve également l'utilisation de postures dans la civilisation harappéenne. En Occident, la pratique du haṭha yoga s'est popularisée au XXe siècle.

Indus

Dans les années 1920, une équipe d'archéologues dirigée par John Marshall découvre, sur les bords de l'Indus (Pakistan actuel), les ruines de la cité de Mohenjo-Daro qui aurait été fondée trois mille ans avant notre ère. Parmi les objets mis au jour lors de ces fouilles, des sceaux illustrés de personnages dans des postures (āsana) de méditation telle la position du lotus ont provoqué un débat, sans qu'il y ait de certitude à ce sujet, sur la possibilité que le yoga ait existé bien avant qu'ils soient amenés dans le nord de l'Inde par les aryens et avant même les Veda. Selon Mikel Burley, de l'université de Leeds, « Une autre erreur consiste à penser que le Hatha Yoga est relativement récent dans la tradition indienne (...) On trouve en fait des postures au sein de la culture Harappan (...) ceci démontre que les pratiques classiques du Hatha Yoga reposent sur des traditions plus anciennes » . Mais de penser, en voyant des artefacts de yogis en position de méditation, qu'il s'agit du hatha-yoga est très rapide. La méditation existait bien avant le hatha-yoga et la position du lotus n'appartient pas exclusivement au hatha-yoga. Certains pensent plutôt que la spiritualité de la civilisation serait le yoga des origines, un yoga à visée mystique comme le raja-yoga, et le yoga que Krishna enseignait à Arjuna, comme décrit dans la Bhagavad-Gîtà.



En Inde


En Inde, la plus ancienne pratique du yoga doit ses lettres de noblesse aux yoga sūtra de Patañjali (IIe s. av. J.-C.). C'est le Yoga classique ou Rāja-yoga, qui a pour but la libération spirituelle de l'être humain (moksha). Le Hatha-yoga, lui, est une forme plus tardive de Yoga élaborée par les Nâtha ou Siddha-yogis vers le XIIe siècle, et recherchant la perfection corporelle comme moyen d'accès à la libération spirituelle. Cette forme de Yoga est codifiée dans le texte sanskrit intitulé Haṭhayoga-Pradīpikā, « Petite torche du Hatha-yoga », composé par le Yogi Svātmārāma (XVe s.), et commenté par Brâhmânanda, auquel il faut ajouter la Gheranda samhitā et la Shiva samhitā. Par ailleurs, la Centurie de Goraksha (Goraksha-shataka) et le Guide des principes des Siddhas (Siddha-siddhânta-paddhati) sont des textes de la même école.

Né en 1918, Bellur Krishnamachar Sundararaja Iyengar est un maître de haṭha yoga qui vit en Inde méridionale, à Pune. Yehudi Menuhin et Jiddu Krishnamurti figurent parmi ses plus célèbres élèves. Son enseignement et celui de Pattabhi Jois se fondent sur leurs expériences à Mysore, dans les années 1930, avec Krishnamacharya dont le fils, T.K.V. Desikachar est aussi professeur de haṭhayoga.


Afin de tenter d'arrêter des tentatives de demandes de droits de copyright sur la pratique de certains asanas de yoga, (comme c'est déjà le cas aux États-Unis pour plus de 200 asanas), de la part de certains enseignants opportunistes, l'Inde a achevé une documentation décrivant 1300 asanas qui sera transférée à la « Bibliothèque numérique des savoirs traditionnels » (TKDL - Traditional Knowledge Digital Library -), qui rendra publiques ces connaissances ancestrales. Cette documentation est fondée sur : Srimad Bhagavat Gita, Vyas Bhashya, Yogasava Vijana, Hatha Praditika, Gheranda Samhita, Shiva Samhita, Yoga Sutras de Patanjali et Sandra Satkarma pour expliquer en détail et en différentes langues tous les asanas connus et les références sur le yoga.

En Occident et à travers le monde

En Occident, le haṭhayoga est devenu assez populaire en tant que pratique d'exercices purement physiques se détachant de son but originel de libération spirituelle (kaivalya). Mais le haṭhayoga n'est qu'un des différents types de yoga. Le yoga de manière générale serait pratiqué par 250 millions de personnes dans le monde. En 2014, le yoga représente un marché 225 milliards de dollars. En décembre 2014, l'Assemblée générale des Nations unies adopte à 177 voix, (sur 193), une résolution initiée par le Premier ministre indien Narendra Modi invitant les pays membres à soutenir l'idée d'une « Journée internationale du yoga », le 21 juin, afin de « faire connaître les bienfaits de la pratique du yoga »

Ce succès est dû au fait que, contrairement aux yoga sūtra, en « huit degrés » (aṣṭāṅga), le texte référent du haṭha yoga (haṭha yoga pradipika) est de nature pratique et fait une large place aux postures (āsana) et au contrôle du souffle (prāṇayāma), qui sont les troisième et quatrième degrés du yoga de Patañjali. On néglige en Occident les techniques difficiles (bandha, mudrâ, écoute du son intérieur) et les disciplines de concentration (samādhi) qui forment les troisième et quatrième degrés du Hatha-yoga, le faisant déboucher sur le Râja-yoga avec son aspiration à la Délivrance de l'existence conditionnée.

Pour aller plus loin...


Le Hatha Yoga Pradipika


Le Hatha-yoga Pradîpikâ, ou « petite lampe du Hatha-yoga », est l'un des plus complets traités consacrés à cette science millénaire qui nous soit parvenu. Il est attribué à un célèbre yogin du Xe siècle qui l'aurait popularisé sur tout le continent indien. Selon la tradition hindoue, celui qui le pratique parvient par une méthode pratique et violente (hatha = force) à la libération spirituelle recherchée par toutes les voies indiennes. Cette discipline repose sur le principe, reconnu depuis l'antiquité védique, de la correspondance de l'univers et du corps. Elle comporte un certain nombre de techniques, dont les fameuses « postures » (âsana), le « rassemblement des souffles » (pranayana) et les sceaux (mudrâ) qui permettent d'apprendre à maîtriser les énergies du corps et de l'esprit. La traduction de ce traité est précédée d'une étude de Tara Michaël qui montre l'importance des différentes formes de yoga dans les traditions shivaïte et tantrique. Elle est accompagnée d'une traduction du commentaire sanskrit qui l'explicite, « Clair de lune » par Brahmânanda.